Héritage familial, pieusement conservé et enrichi, l’important ensemble de boutons et de plaques de harnais en tous genres de Stéphanie de Villlefranche (voir Gazette no 4, page 38) a finalement été dispersé pendant quelque temps, il avait été envisagé d’ouvrir un musée consacré à cette charmante spécialité dans le château familial d’Ambleville. Objet utilitaire autant que parure, il servait non seulement de fermoir de vêtement, mais aussi de signe de reconnaissance, notamment pour les boutons de vénerie et de livrée. Des créateurs comme Henri Hamm (1871-1961) en ont fait de précieuses œuvres d’art miniatures. Ce sont ses productions qui ouvraient le programme avec, notamment, un bouton en corne gravée figurant un insecte stylisé (numéroté «25»), créé dans les années 1910 dans un style annonciateur de l’art déco, qui suscitait une enchère de 2 061 €. Celui ayant illustré l’article mentionné ci-dessus obtenaitquant à lui 644 €. La majorité des lots concernaient les boutons d’équipage, ceux de livrée et les plaques de harnais (voir photo ci-dessus) les chevaux aussi arboraient les armoiries des grandes familles. La vedette de cette vente appartenait à cette catégorie : 19 961 € assuraient la propriété de celle aux armes de la maison Grimaldi, princes souverains de Monaco, reproduite page 74. Le site officiel du palais décrit ainsi les armoiries de la Principauté : «L’écu, fuselé d’argent et de gueules et entouré du collier de l’ordre de Saint-Charles, est placé sur un manteau rouge doublé d’hermine, sommé de la couronne princière. Tenants : deux frères mineurs chevelus, barbus et chaussés, portant chacun une épée levée, debout sur une banderole, avec la devise : Deo Juvante (avec l’aide de Dieu).» En 1297, les compagnons de François Grimaldi, déguisés en moines, font la conquête de Monaco : le blason entretient le souvenir de ce fait d’armes insolite. En 1715, Louise-Hippolyte Grimaldi, unique héritière, épouse Jacques-François-Léonor Goyon, qui prendra sa suite sous le nom de Jacques Ier. Ce gentilhomme venait d’une vieille famille bretonne et normande par alliance. On retrouve les armoiries des Goyon-Matignon sur une plaque d’apparat de carrosse (1 932 €), reproduite en page 39 de l’article cité plus haut.