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Les animaux dans l’art : plaidoyer pour le vivant

Publié le , par Armelle Fémelat

Depuis plus d’un an, les expositions associant art et faune fleurissent un peu partout en Europe. Pourquoi cet engouement ? Comment sont-elles pensées ? Que disent-elles des animaux, des artistes et de nous ?

Maria Sibylla Merian (1647-1717), Branche de pomelo avec papillon de nuit Urania... Les animaux dans l’art : plaidoyer pour le vivant
Maria Sibylla Merian (1647-1717), Branche de pomelo avec papillon de nuit Urania à bande verte (détail), Londres, Royal Collection Trust.
© His Majesty The King Charles III 2022
Lors du vernissage fin septembre de «Clara le Rhinocéros» et «Bestioles» au Rijksmuseum, le directeur du musée, Taco Dibbits, s’est réjoui de ces deux expositions «qui traitent de notre fascination pour les animaux, des plus petits au plus gros, ainsi que de nos relations avec eux, qui ont évolué au fil du temps». L’an dernier, à l’occasion de l’ouverture au château de  Versailles des «Animaux du roi», Alexandre Maral, commissaire de la manifestation, affirmait que «c’est toute la question de leur place dans la société qui est en jeu et qui a évidemment des répercussions sur les débats actuels». Le second commissaire de l’événement, Nicolas Milovanovic, ajoutait  : «Notre rôle d’historien est de contribuer à la réflexion en donnant un contexte historique qui fournit des éléments pour répondre au défi actuel de la relation homme-animal.» De même, Leïla Jarbouai et Sandra Buratti-Hasan, les deux commissaires de la rétrospective Rosa Bonheur au musée d’Orsay (voir l'article  La peintre animalière Rosa Bonheur au musée d’Orsay de la Gazette n°  44, page  228), assurent que si «son œuvre s’enracine dans le XIX e   siècle […] la peintre animalière nous aide aussi à penser le vivant. Son regard patient qui se fixe inlassablement sur les animaux, son éthique du travail indissociable de son respect pour le vivant, parlent aux générations du XXI e   siècle». «En histoire de l’art, les animaux sont l’occasion de parler du vivant autrement, expliquait Laurence Bertrand Dorléac, présidente du comité scientifique du Festival de l’histoire de l’art, le 3  juin dernier. Leur statut évolue au cours du temps en nous renseignant précieusement sur l’idée que les artistes se font d’eux-mêmes et du monde qui les entoure. […] Ils ont aidé les humains à comprendre qu’ils appartiennent à une longue chaîne […] et sont aujourd’hui au centre de la dystopie de notre…
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