La Romanée-Conti en gloire dans la cave du restaurant Au soldat de l’An II.
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’appellation. L’étoile de celle du domaine de la Romanée-Conti ne faiblit pas, celle-ci demeurant le Graal des ventes. 2000, 2001, 2002, 2003… les millésimes s’égrenaient, à la manière de petits cailloux juteux, et les enchères fusaient en un jet continu : 52 920 € pour un assortiment de quinze bouteilles de 2000, la même somme pour un lot de treize autres (reproduit ci-contre) de 2005, une grande année pour les rouges. On notait encore 48 510 € pour quinze grands crus de 2001, 47 250 € pour treize de 2002, 46 360 € pour treize autres de 2006, la liste se poursuivant ainsi longuement avec les mêmes bons scores. Tous ces nectars provenaient de la cave d’un restaurant connu des amateurs de bonne chère et de bons vins : Au soldat de l’An II fut jusqu’en juillet 2019 – et durant vingt-huit ans – une adresse incontournable en Moselle. Sa cave était à la hauteur de la personnalité de Georges Schmitt, son propriétaire et chef, aussi charismatique que généreux. Les connaisseurs n’ont pas laissé passer leur chance et tous les bourgognes ont été hautement bataillés : en témoignent à 3 024 € un corton-charlemagne grand cru de 2001 (J.-F. Coche-Dury), à 7 560 € une bouteille de chambolle-musigny «Les Amoureuses» de 1978 (G. Roumier) ou encore à 7 308 € un chambertin de la même année (A. Rousseau). Une façon de prolonger cette belle aventure culinaire…