Léonard de Vinci, un politique florentin ? La rétrospective qui vient de s’ouvrir au musée du Louvre et l’impressionnant catalogue qui l’accompagne fondent un débat sur la place que prit l’artiste dans sa cité.
À l’orée du XVI e siècle, Léonard de Vinci retrouvait une Florence profondément transformée. Le catalogue du Louvre consacre un chapitre à l’histoire de cette cité-État totalement embrouillée, tissée de rébellions, de complots et de renversements d’alliance, sur fond des guerres de conquête déchirant la péninsule. La ville de Machiavel a beau être considérée comme le berceau de la pensée politique moderne, «ce chapitre crucial de l’histoire politique du monde occidental est largement méconnu dans l’Hexagone», regrettent Jean Boutier et Yves Sintomer ( in «La République de Florence, 12 e -16 e siècle», Revue française de science politique , vol. 64, n ° 6, 2014). En pointillé, par notations éparses, les conservateurs du Louvre Vincent Delieuvin et Louis Frank s’interrogent sur le rôle d’un homme, rendu célèbre pour avoir peint la Cène à Milan, au sein d’une «République populaire» dont la péninsule ne connut pas d’équivalent. Citant naturellement la commande de la Bataille d’Anghiari , ils voudraient relier deux autres compositions à cette présence : son chef-d’œuvre, La Vierge à l’Enfant avec sainte Anne du Louvre, et une peinture désormais nimbée d’un halo sulfureux, le Salvator Mundi . Au lendemain de l’expulsion…
com.dsi.gazette.Article : 11226
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