Emportée par Zeus, le dieu des dieux, transformé en taureau, Europe volait vers un succès de 38 750 €. La belle princesse a beaucoup inspiré les artistes depuis la Grèce ancienne, où déjà on la retrouvait peinte sur des vases à figures rouges et noires. À partir de la Renaissance et du retour de l’Antiquité dans les arts et les pensées, elle revient majestueusement traduite par Paul Véronèse, puis le Titien, Claude Lorrain, et ensuite par les grands noms de l’art classique français, Pierre Mignard, Charles-Joseph Natoire et François Boucher. Le sujet s’adaptait bien évidemment à la sculpture et le XVIIIe siècle rococo s’en empare à son tour, pour le développer notamment sur un modèle de pendule. Il oublie pour des raisons esthétiques que le fameux taureau de la mythologie avait séduit la fille du roi de Phénicie par sa blancheur, et l’impétueux animal arbore une robe soit de bronze doré, soit de bronze patiné noir, qui sied à son état naturel. On devait celui-ci à Jean-Joseph de Saint-Germain (1719-1791), l’un des plus grands fondeurs-ciseleurs de l’époque Louis XV, reçu maître en 1744. L’homme a fourni de nombreuses boîtes d’horloges, toutes de grande qualité et la plupart de style rocaille. Ici, c’est l’horloger François Viger (1708-1784) qui a réalisé le mouvement. Celui-ci collabora avec les plus grands, de Saint-Germain à Osmond.