Une vente de prestige tenue dans la cité varoise mettait à l’honneur l’école italienne du XVIIe siècle. Elle s’incarnait particulièrement dans une paire de toiles, célébrant deux triomphes de monarques l’un biblique et l’autre antique , enlevée à 33 480 €. La première représentait Le Triomphe de David. On y voit, le roi Saül et David portant au bout de l’épée la tête de Goliath, accueillis par les filles de Jérusalem (un épisode relaté dans le premier livre de Samuel). La seconde mettait en scène Le Triomphe de Titus ; la Victoire y couronne l’empereur revêtu de la pourpre, assis sur un char, tandis qu’à droite des prisonniers portent la menorah, ou chandelier à sept branches, enlevée du temple de Jérusalem. La partie gauche de la composition pourrait avoir été inspirée d’une œuvre peinte à fresque de Francesco Salviati, Le Triomphe de Furius Camilius, au palazzo vecchio de Florence (1543-1545). Rappelons que les scènes de triomphe d’empereur, issues de l’histoire romaine, étaient très en vogue au cours du XVIIe siècle. Autre sujet très exploité en ce siècle érudit : la Jérusalem délivrée, la célèbre épopée du Tasse, composée vers 1581. Un peintre demeuré anonyme en donnait ici une version baroque, à partir du chant XX du texte original, où Renault empêche Armide de se suicider. 29 264 € étaient requis pour en détailler toute la complexité. Né à Breda en 1640, aux Pays-Bas, Edwaert Collier se fera quant à lui apprécier dans son pays et en Angleterre, pour ses peintures en trompe l’œil, ses natures mortes, et surtout ses vanités. On en avait un bel exemple ce samedi, avec une Vanité à la couronne exécutée sur panneau où trônent globes terrestres, atlas et livres savants. Aussi l’œuvre opulente recevait-elle 19 200 €. En guise d’épilogue, donnons le résultat de 7 440 €, attribué à un curieux vase de Georges Jouve, en céramique émaillée rouge, et aux formes très ourlées (voir page 88).