Artus, Sandoz et Le Bourgeois ne faisaient pas l’autruche… Au contraire, ils étaient fiers d’afficher leurs créations animalières.
L’animal – taxidermé, fossilisé, peint ou sculpté – était le seul thème de cette vacation. Les ténors de l’entre-deux-guerres avaient été conviés. Charles Artus (1897-1978) d’abord, dont une Perruche en bronze à la patine brune des années 1930 (h. 11 cm, l. 24 cm) se tenait fièrement à 20 480 €. Édouard Marcel Sandoz (1881-1971) ensuite, dont le Chien à l’abeille (12,5 x 13,5 cm) – un modèle de 1918 fondu vers 1920-1930 – jouait avec 18 560 €. Gaston Le Bourgeois, pour finir, auteur de cette Autruche ventrue, rendue par le grès tendre de la Manufacture nationale de Sèvres et couveuse de 17 280 €. Le succès vint au sculpteur après que Jacques Doucet l’eut remarqué au Salon des artistes décorateurs. Pour son pavillon lors de l’Exposition de 1925, Sèvres lui commande deux autruches destinées à encadrer la fontaine d’Henri Bouchard. Les volatiles plaisent tellement que la manufacture en rachète les droits en 1926. Seuls cinq autres exemplaires seront réalisés entre 1928 et 1930, tant leur exécution est délicate dans ce matériau, du fait de leurs dimensions. Quelques créations d’artistes contemporains étaient aussi de la partie. Clair de lune, panthère des neiges, traduite à l’huile sur toile de lin par Danielle Beck (née en 1944), sortait furtivement de sa cachette à 9 984 €, tandis que des Éléphants (26 x 125 x 12 cm) en tôle formée soudée, de Pascal Chesneau (né en 1967), avançaient au pas de 4 864 €.