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Le sommeil du pharaon

Publié le , par Claire Papon et Anne Foster
Vente le 05 avril 2019 - 13:30 (CEST) - Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 75009

Au moment où la grande halle de La Villette accueille, jusqu’au 15 septembre, l’exposition «Toutânkhamon - le Trésor du pharaon», ce lit néo-égyptien, si l’on peut dire, tombe à pic. Ce vaisseau fait partie du mobilier de chambre à coucher présenté à l’Exposition universelle de 1889 par Louis Malard, artisan dont la fabrique...

  Le sommeil du pharaon
 

Au moment où la grande halle de La Villette accueille, jusqu’au 15 septembre, l’exposition «Toutânkhamon - le Trésor du pharaon», ce lit néo-égyptien, si l’on peut dire, tombe à pic. Ce vaisseau fait partie du mobilier de chambre à coucher présenté à l’Exposition universelle de 1889 par Louis Malard, artisan dont la fabrique et le magasin de meubles sont situés au 9 bis, rue de Maubeuge, à Paris. Il se retrouve ensuite dans l’hôtel particulier de la comtesse Jeanne Bathilde Ducos (1851-1927), au 11, rue Brémontier, dans le quartier de la plaine Monceau. Vendu en 1896 à Henri Duquesne, il prend le chemin de sa maison du Raincy en 1909, où il fut conservé jusqu’à aujourd’hui par ses descendants. De même que du mobilier de chambre à coucher et de salon d’époque Napoléon III, des styles Louis XV et Louis XVI, divers sièges, une grande cheminée en marbre blanc, un miroir en bois stuqué doré, des cartonniers, bibliothèque, chevets, une armoire et un bureau à gradins de style Empire. La dénomination de ce lit, «Rhamsésien», est à la mesure de son programme décoratif : scènes égyptiennes, oiseaux fantastiques, guerriers, femmes en char tirant à l’arc, lions gigantesques, sphinx ailés soutenant un éventail en feuilles de lotus… «tous copiés fidèlement sur les vieux monuments d’Égypte», comme l’indique le journaliste et écrivain Georges Grison (1841-1928) dans Le Figaro, courrier de l’Exposition universelle. Plus loin, l’auteur cite «un grand ciel, bâti également de bois de noyer rehaussé d’or, supporte un bandeau brodé fond brique avec rejets de festons et d’écharpes en même satin vert, ainsi que les rideaux qui s’en échappent, le tout doublé de satin mauve, avec les franges à quille de la Grèce antique»… Le meuble fera couler beaucoup d’encre avant d’être récompensé d’une médaille d’argent par le jury de la manifestation. Rappelons que l’ouverture du canal de Suez, en 1869, avait entraîné la création d’Aïda, l’un des opéras les plus représentés dans le monde. Notre meuble, lui, a vu le jour en 1889, tout comme un autre monument, la tour Eiffel.

 

Louis Malard. Chambre à coucher de style néo-égyptien en noyer ciré, sculptures rehaussées de tons or, rouge et vert, comprenant lit, banquette, armoi
Louis Malard. Chambre à coucher de style néo-égyptien en noyer ciré, sculptures rehaussées de tons or, rouge et vert, comprenant lit, banquette, armoire, cheminée, paire de chaises et deux cantonnières, vers 1890, le lit 235 210 cm.
Estimation : 15 000/20 000 € (l’ensemble)
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