Référence mondiale pour les amateurs de belles feuilles, le Salon du dessin revient à ses dates de printemps, avec une 31e édition placée sous les auspices, entre autres, de l’Italie et de la Suède.
L’an passé, c’était La Chouette effraie par Nicolas Robert (1614-1685), provenant de la collection Rosenberg, qui fixait droit dans les yeux les visiteurs venus nombreux au palais Brongniart. Tout aussi hypnotique est son Papaver somniferum sur l’affiche de cette 31 e édition du Salon du dessin de retour à ses dates historiques, du 22 au 27 mars. Il faut dire que le fonds de la bibliothèque du Muséum national d’histoire naturelle – dont l’œuvre est issue – regorge de vélins plus enlevés les uns que les autres de ce graveur naturaliste. Son trait d’une déconcertante modernité réconcilie deux tendances qu’on croirait opposées, celles du dessin ancien et du moderne. Au Salon, il n’en est rien. Si le goût des Anciens continue de mener la danse, profitant même d’un certain regain d’intérêt de la part des collectionneurs, le dessin moderne s’y fait une place toujours plus influente. Cette évolution n’est pas étrangère à l’acception du médium comme art protéiforme et autonome, une approche notamment permise par les seize éditions de la foire Drawing Now et par des lieux pionniers comme le Drawing Center de New York, l’un des premiers à faire dialoguer dessins historiques et contemporains. Les feuilles du XIX e , de la période moderne et contemporaine représentent désormais – grâce à l’arrivée de la Suisse Bailly Gallery et des Français Alexis Pentcheff, Dina Vierny, Françoise Livinec et Fabienne Fiacre – un tiers des marchands. Avec un nombre inchangé de trente-neuf exposants, dont une importante proportion de galeries étrangères (dix-huit venant de huit pays différents), cette édition 2023 se singularise…
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