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Le peintre indien Sayed Haider Raza honoré par le Centre Pompidou

Publié le , par Harry Kampianne

Tout commence en 1947, quand l’Inde acquiert son indépendance : Sayed Haider Raza (1922-2016) devient l’un des membres fondateurs du « Progressive Artists’ Group », courant artistique dont l’énergie créatrice et transculturelle dévoilera la richesse d’une génération d’artistes. C’est dans ce contexte que le jeune Raza s’installe,...

Sayed Haider Raza, Haut de Cagnes, 1951, gouache sur papier, collection Darashaw.... Le peintre indien Sayed Haider Raza honoré par le Centre Pompidou
Sayed Haider Raza, Haut de Cagnes, 1951, gouache sur papier, collection Darashaw.
© The Raza Foundation

Tout commence en 1947, quand l’Inde acquiert son indépendance : Sayed Haider Raza (1922-2016) devient l’un des membres fondateurs du « Progressive Artists’ Group », courant artistique dont l’énergie créatrice et transculturelle dévoilera la richesse d’une génération d’artistes. C’est dans ce contexte que le jeune Raza s’installe, dès 1950, à Paris. Cinq ans plus tard, la galeriste Lara Vincy décide d’exposer régulièrement ses recherches formelles de géométrisation, tout en lui assurant ses premiers succès, afin de l’aider à franchir le pas qui le séparait de l’abstraction. Conçue comme une monographie, l’exposition respecte une chronologie couvrant les années 1950 à 1990, soit un panorama d’une centaine de peintures. « Une période nous permettant de comprendre dans son ensemble l’évolution esthétique et spirituelle de ses recherches, selon les commissaires Catherine David et Diane Toubert, et d’éclaircir sa volonté de géométrisation du motif et de ses gammes chromatiques, créant un dialogue permanent entre l’héritage culturel de son pays et les avant-gardes européennes. » La première salle, en grande partie composée de ses gouaches et aquarelles de jeunesse, fournit déjà quelques indices sur ce qu’allaient devenir ses futurs travaux. Ses expérimentations sur la figure humaine et ses paysages recomposés vont vite retenir l’attention. Dans les années 1960 à 1980, encore pétries des influences de l’école de Paris (Nicolas de Staël) et plus tard de l’expressionnisme abstrait américain (Mark Rothko, Hans Hofmann, Sam Francis), ses recherches plastiques vont intégrer progressivement les variations magnétiques et crépusculaires de son pays natal. Les recours au motif du bindu (cercle ou point en sanskrit) et du noir, couleur phare dans la spiritualité indienne, finissent par étoffer la portée poétique de son œuvre. Sayed Haider Raza voyait dans le bindu « un repère, un point de concentration et d’énergie », sur lequel reposaient ses racines et son ouverture sur le monde.

« Sayed Haider Raza », Centre Pompidou,
place Georges-Pompidou, Paris 
IVe, tél. : 01 43 78 12 33.
Jusqu’au 15 mai 2023.
​​​​​​​www.centrepompidou.fr
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