Tout le charme du Pays basque dans une toile mettant en avant une figure monumentale de paysanne, nourrissant ses poules. Agenouillée devant les gallinacés au plumage de plusieurs couleurs, la jeune femme tend amoureusement dans sa main les graines. Derrière elle se déroule la vie de tous les jours dans une ferme. Un homme s’occupe du foin, perché sur une charrette tirées par des bœufs, tandis qu’une femme porte un seau devant une maison typique de la région. Des arbres aux troncs forts et noueux font écho à la puissance de cette composition verticale. Un beau témoignage du travail d’Elizaga, nom d’artiste d’Hélène Elissaque. Née à Bagnères-de-Bigorre, elle commence par étudier à Saint-Jean-de-Luz en 1913 auprès de Charles Colin et de son futur époux, Henry du Sorbiers de La Tourasse, se rend ensuite à Paris, à l’académie Julian puis à la Grande Chaumière, avant d’intégrer en 1921 les Ateliers d’art sacré de Maurice Denis et Georges Desvallières. Sa carrière est véritablement lancée en 1930, lors d’une exposition au Musée basque de Bayonne, aux côtés entre autres de Ramiro Arrue, de Philippe Veyrin et de son mari. Les arts régionaux ont la cote durant l’entre-deux-guerres, et Elizaga saura parfaitement peindre avec une manière moderne des formes monumentales et géométriques en accord avec le style art déco ces paysages et personnages de son cher pays. Elle enchaîne les expositions à Bayonne en 1932, à Pau en 1937, à Saint-Jean-de-Luz en 1950. Le Musée basque possède plusieurs œuvres de sa main ainsi que sa palette, offertes par sa belle-fille à l’institution. Elizaga sera bien entourée lors de cette vente, et notamment de Ramiro Arrue avec Trois marins au repos traduits à la gouache vers 1930 (20 000/25 000 €) une œuvre à rapprocher de la toile des Vieux Loups de mer conservée dans le musée de la ville de Saint-Jean-de-Luz , ou encore de Robert Béat avec une très moderne composition titrée Le Bouvier (8 000/12 000 €). Des meubles de Benjamin Gomez, des céramiques et des toiles d’artistes moins connus mais tout aussi intéressants comme Gabriel Fiol, auteur d’une dynamique composition montrant des Danseurs de profil (2 000/3 000 €), mettront encore à l’honneur la région… Même le Landais Jean-Roger Sourgen (1883-1978) s’y mettra dans une huile sur toile panoramique cintrée en partie haute, La Côte basque depuis un jardin à balustrade près de Guéthary, datée de 1921, provenant certainement d’une commande d’un particulier pour de la décoration intérieure (20 000/25 000 €).