Gazette Drouot logo print

le Palais des chimères de Clémence d’Ennery

Publié le , par Laurence Mouillefarine

Les curiosités asiatiques qu’elle a amassées ont mis du temps à accéder à la reconnaissance officielle. réuni dans le musée qui porte le nom de cette mystérieuse collectionneuse, l’ensemble raconte pourtant un chapitre de l’histoire du goût.

curiosités asiatiques le Palais des chimères de Clémence d’Ennery
curiosités asiatiques
© MNAAG-Paris/Stéphane Ruchaud
Q ue le musée d’Ennery existe encore est un petit miracle… De fait, il aurait pu ne jamais voir le jour. Il fallut l’intervention, et l’opiniâtreté de Georges Clemenceau pour que la donation des 7 000 chinoiseries et japonaiseries rassemblées par Clémence d’Ennery soit acceptée par l’État français  avec, en prime, l’hôtel particulier du XVI e arrondissement qui les abritait. «Certes, à la fin du XIX e  siècle, les autorités du monde de l’art pouvaient être dubitatives quant à l’intérêt de telles curiosités», reconnaît Sophie Makariou, présidente du musée national des Arts asiatiques - Guimet, qui veille également sur le musée d’Ennery. «Au temps du japonisme, Mme d’Ennery ne s’intéressait ni aux nobles estampes chères à Émile Guimet, ni aux figures du panthéon bouddhique que prisait un Henri Cernuschi. Elle était entichée de bizarreries.» Sa marotte ? Les chimères, les animaux fantastiques, les démons et autres créatures étranges en bronze, jade, ivoire, cristal de roche, céramique et bois doré, venus de Chine ou du Japon. À peine distinguait-elle les civilisations. Clémence n’est jamais allée en Asie. Les sommités des musées nationaux se montrèrent d’autant plus…
Cet article est réservé aux abonnés
Il vous reste 85% à lire.
Pour découvrir la suite, Abonnez-vous
Gazette Drouot logo
Déja abonné ?
Identifiez-vous