Milan est une ville d’art unique en Italie. Elle n’exhibe pas les fastes de sa gloire passée avec sérénité comme Venise, sa puissance d’antan avec une fierté nostalgique comme Gênes, ni son prestige avec élégance comme Florence. La capitale économique du pays ne s’enorgueillit pas de ses illustres lignées aristocratiques, mais plutôt des industrieuses familles bourgeoises ayant permis sa fortune. La société milanaise a donc abandonné l’ostentation insolente – typique des premières – pour privilégier une discrétion jalouse – caractéristique des secondes. Ainsi, son patrimoine artistique ne s’admire pas en franchissant le porche de palazzi historiques, mais le plus souvent en poussant la porte de maisons-musées rassemblées depuis tout juste quinze ans, pour les plus prestigieuses d’entre elles, au sein du circuit des « Case Museo di Milano ». Parmi elles, le Museo Poldi Pezzoli, au 12, via Manzoni, l’une des artères du cœur de Milan. Les touristes impatients de rallier la Scala, le Palazzo Reale ou le Duomo, qui se trouvent à quelques encablures, ignorent dans leur course l’un des plus beaux musées de la ville.
Francesco Hayez (1791-1882), Autoportrait avec un groupe d’amis , 1827,…
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