Avec son profil atypique, sa crosse ressemblant à une balayette de table, le Mauser C96 demeure une cible de choix pour tout collectionneur de pistolets…
Il était l’arme favorite de l’empereur Guillaume II. Grâce à son étui crosse permettant de le poser sur l’épaule, le souverain, handicapé par une paralysie du bras gauche, pouvait utiliser le Mauser d’une seule main. Cette fameuse crosse qui a fait sa réputation est bien souvent absente des spécimens conservés à ce jour... d’où la rareté de celui présenté bientôt à Toulouse. Bien que le succès se soit fait attendre pour ce pistolet semi-automatique allemand, sa production durera de 1896 à 1937, et est estimée autour d’un million. Il devint même l’arme officielle des armées prussiennes, qui en commandèrent 150 000 exemplaires en 1916. S’il fut produit dans les usines de Paul Mauser à Oberndorf am Neckar, c’est en réalité aux frères Feederle — dont Fidel, l’un des plus proches collaborateurs de Mauser — que l’on doit son invention. Le prototype est présenté le 15 mars 1896. Winston Churchill et plusieurs autres officiers anglais l’utilisent lors de la seconde guerre des Boers (1899-1902), appréciant finalement son aspect brut et spectaculaire, qui le distingue des autres pistolets de l’époque, de plus en plus profilés, comme le Luger. Mais son nom reste très confidentiel jusqu’à la révolution russe, durant laquelle les bolchéviques l’adoptent, un usage se répandant lors de la Première Guerre mondiale. Les années 1930 seront celles de l’exportation vers la Chine, mais aussi de la fin de la production. L’arme mythique pourra ainsi accéder au rang d’objet de collection.