Belle reconnaissance du marché pour la collection Weil-Thenon.
Débuté le mercredi 16 septembre avec des premiers succès relatés page 92 de la Gazette n° 33 (voir l'article La collection Weil-Thenon met joliment les voiles), le marathon Weil-Thenon se poursuivait deux journées encore et se concluait le lundi 21 par un produit de 1 195 306 € – sur un total d’estimations basses de 640 205 € – et sur 84,53 % de lots vendus. Une véritable reconnaissance pour les choix de ce couple d’amateurs passionnés qui a balayé tout l’art du XXe siècle, appréciant autant la figuration que l’abstraction et n’hésitant pas à acquérir parfois plusieurs dizaines d’œuvres de leurs artistes préférés. Il en est ainsi de Jacques Germain et de Lambert-Rucki par exemple (voir page de gauche), mais aussi de Fikret Moualla. Le couple possédait vingt peintures de cet artiste d’origine turque, qui ont toutes séduit pour un total de 175 890 €, Femme et vase de fleurs, une gouache sur papier, recevant à 35 100 € l’enchère la plus élevée de toutes (voir ci-dessus). Toutes également avaient été acquises lors de ventes publiques au cours des années 1970. Moualla appartenait à l’école de Paris, dont les membres avaient visiblement les faveurs de nos collectionneurs, surtout les signatures venues de l’Est… Sur leurs murs figuraient des œuvres intimistes de Marie Vorobieff, dite Marevna (1892-1984), une artiste d’origine russe plus connue pour son travail cubiste. Sa Toilette de Marika, reproduite en page 49 de la Gazette du 11 septembre (n° 31), remontait ses bas à 13 653 €. On y voyait aussi des gouaches sur papier de Léopold Survage (1879-1968), Youla Chapoval (1919-1951) et Henri Nouveau (1901-1959), dont une Composition abstraite (44,5 x 28,5 cm) de 1952 occupait l’espace en rythmes colorés de 4 223 €. Quant à Geza Szobel (1905-1963), ses compositions – dont une peinture sur toile (97 x 64,5 cm) dansant à 8 060 € – menaient tout droit vers l’abstraction de la dernière série. La dispersion s’achevait ainsi le troisième jour avec quelques Geneviève Claisse, des œuvres de Jacques Germain (Voir page de gauche) et la lumière bleutée d’une feuille de Geneviève Asse (née en 1923) : une petite aquarelle (23,5 x 31,5 cm, 5 850 €) mais qui concentre dans ses quelques centimètres carrés tout l’art de cette grande dame, représentante majeure de l’abstraction de la seconde moitié du XXe siècle. Une figure ayant toujours cultivé l’indépendance, comme nos collectionneurs.