Émouvante relique que cet herbier… Il a été réalisé par Louise-Marie-Adélaïde d’Orléans (1777-1847), fille du duc Louis-Philippe II d’Orléans et de la duchesse Marie-Adélaïde de Bourbon. Sœur cadette du roi Louis-Philippe, elle fut élevée par madame de Genlis avant d’émigrer, à l’âge de 17 ans, en Suisse auprès de sa parente la princesse de Conti, puis en Bavière et à Presbourg. En 1801, elle rejoint sa mère à Barcelone. De retour en France à la Restauration, cette femme de tête aura un grand ascendant sur son frère, qu’elle décidera à accepter la couronne en 1830. Cet herbier a été constitué de 1845 à 1847. Chaque plante est fixée sur le feuillet et décrite localisation, caractéristiques, mois ou période de l’année… Certaines sont accompagnées des noms des membres de la famille d’Orléans avec qui le végétal a été trouvé et cueilli. Si l’inventeur de l’herbier serait un
certain Luca Ghini (1500-1556), professeur de botanique à Bologne son ouvrage de trois cents plantes n’a pas été conservé , l’un des plus anciens exemplaires est probablement celui de Félix Platter (1536-1614), médecin à Bâle. Le plus important du monde numériquement est conservé au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Il compte environ dix millions d’échantillons. Rien à voir, donc, avec le nôtre qui vaut avant tout par sa provenance historique. «Ne traitons pas la plante en simple objet de collection et ne l’exterminons pas dans ses stations pour satisfaire une simple passion tournée à la manie. Détruire ce que l’on aime est une assez mauvaise façon d’aimer», précisait le chanoine botaniste français Paul-Victor Fournier (1877-1964). À bon entendeur…