Cette Vierge à l’Enfant stuquée, au relief aussi léger que délicat, atteste de la diffusion du modèle conçu par le Florentin Antonio Rossellino à la fin du XVe siècle.
D’un seul coup d’œil, la patte florentine s’impose à notre esprit. La finesse des traits que Rossellino, par l’intermédiaire de son atelier, a ici attribuée à la Vierge et au Christ est celle de son aîné Fra Angelico, et de son contemporain Filippo Lippi. Leurs compagnons toscans ont, dès la fin du XIVe siècle, conjugué leurs compositions avec du vocabulaire ornemental antique. La guirlande accrochée dans le fond, associant des feuilles en forme de cloche à des baies et des sphères semblables à des perles de chapelet, répond aux frises d’encadrement à motifs végétaux ; la composition d’ascendance donatellienne, courant sur le parapet, illustre deux groupes de putti à la chasse. Ce bas-relief appartient à une typologie bien connue, conçue vers 1470 par Antonio Rossellino et inspirée du travail de Luca della Robbia, de la finesse des reliefs de Lorenzo Ghiberti, et de ses échanges avec Desiderio da Settignano.
Son marbre original, perdu ou d’identification malaisée, a donné naissance, au sein de son atelier, à un certain nombre de variantes en stuc, en terre cuite, mais aussi en papier mâché ou en cuir. On y observe à chaque fois quelques différences dans les formats, l’ornementation des cadres en trompe l’œil, les détails des vêtements ou ceux de la guirlande. Le succès de ce schéma est tel qu’il est diffusé bien au-delà des frontières de la Toscane, certains marbres ayant été exportés ou taillés directement par des membres de l’atelier à Forlì, Venise ou Naples. Ce stuc a, pour sa part, été créé à Ferrare.
Vendredi 31 mai, Florence. Pandolfini Casa d’Aste.