Le galeriste autrichien Thaddaeus Ropac est l‘une des personnalités les plus en vue de la scène contemporaine internationale. Alors qu’il s’apprête à exposer Miquel Barcelo et Richard Longo à Paris +,il nous parle de l’art d’aujourd’hui, de son rôle et de ses aspirations.
Marco Riebler, Courtesy Thaddaeus Ropac gallery, London • Paris • Salzburg • Seoul
Si l’on considère l’évolution de l’art, à quel stade diriez-vous qu’il se situe aujourd’hui ? Autrefois, l’art était dans une tour d’ivoire, où de petits groupes de gens, une certaine élite intellectuelle qui y avait accès, se rencontraient, en profitaient et discutaient entre eux. C’est cette élite même qui le définissait. Mais, ces dernières décennies, l’art est désormais au centre de la vie tout en devenant plus accessible. Moi j’ai eu la chance de travailler très tôt – c’était en 1982 – comme stagiaire avec l’artiste allemand Joseph Beuys, qui pensait que tout le monde est artiste. Il a essayé de briser le caractère exclusif de la création artistique, de la rendre plus inclusive. Mais il a fallu encore une trentaine d’années pour que les femmes y soient très présentes. Aujourd’hui, toute personne qui veut y participer a la possibilité de le faire. L’art s’est éloigné de son élitisme et embrasse l’ensemble de la société. Les artistes contemporains interrogent notre époque, nos émotions, la condition humaine. Les galeries essayent aussi d’abolir certaines frontières, de sortir des espaces clos, de venir plus près de la société. C’est d’ailleurs quelque chose que désirent…
com.dsi.gazette.Article : 38501
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