Trois productions du XVIe siècle captaient les premières marches de cette vente classique largement dévolue aux feuilles anciennes.
Au regard du haut résultat – 115 920 € – de cette feuille de l’école de Bologne du XVIe siècle, il est possible d’imaginer que d’aucuns ont une idée de son attribution, d’autant que, jusqu’au 16 janvier, le musée du Louvre présente sa collection de dessins bolonais produits à cette époque, donnant à voir des œuvres d’artistes dont les noms sont peu connus. Cette exposition montre également comment la cité d’Émilie-Romagne est entrée dans la modernité, affirmant une nouvelle manière de dessiner, à la fois plus raffinée et plus sculpturale, bénéficiant de l’héritage de Michel-Ange. Comme il était évoqué dans la Gazette n° 44 (voir l'article L'art du dessin en 187 feuilles... page 50), la ville vit des heures difficiles au cours de ce siècle, entre siège des forces papales et épidémies de peste. On comprend que, dans ce contexte, ses artistes aient eu l’idée de la confier à la protection de la Vierge à l’Enfant. Deux autres feuilles provenant du même vaste ensemble surprenaient également, à 54 096 et 41 216 €, issues quant à elles de la prolifique école praguoise du XVIe siècle. La première est un Sacrifice antique d’après Polidoro da Caravaggio (24 x 38 cm) accompli à l’encre brune et au lavis brun par Joseph Heintz (1564-1609), la seconde montrant des Figures allégoriques (10,7 x 14 cm), dans la même technique et attribuée à Bartholomeus Spranger (1546-1611).