Près de cent ans après sa réalisation, ce vase réapparaît pour illustrer le savoir-faire et la créativité en dinanderie du maître art déco.
Présenté en 1926 à la galerie Georges Petit, et acquis deux ans plus tard par le grand-père de son actuel propriétaire auprès de la galerie Rouard, ce vase de Jean Dunand fait son retour sur le marché pour le plus grand bonheur des collectionneurs. Dès 1906, les vases de dinanderie de cet artiste aux multiples talents ont été récompensés à l’Exposition internationale de Milan, par une médaille d’or saluant l’habileté de leur réalisation et l’inventivité de leur décor. Ses créations redonnent ainsi leurs lettres de noblesse à un art délaissé à la fin du Moyen Âge. Une seule feuille de cuivre à la forme d’un disque – le flan – lui suffit à façonner un vase sans aucune découpe, ni soudure, simplement par montage au marteau. Cette délicate mise en forme, par emboutissage sur un billot de buis creux, puis par battage extérieur pour refermer l’ouverture au diamètre désiré, est suivie par le planage, uniformisant la surface du métal pour lui donner un aspect facetté ou une finition unie. L’acide ou le feu –choisi ici pour cette pièce – apportent ensuite l’effet patiné qui sert de fond au décor géométrique. Les dinanderies ont été les premières œuvres de Dunand à recevoir un décor de laque, dont il a appris la technique en 1912, auprès du maître japonais, installé en France, Seizo Sugawara. Obtenues par chauffage ou par barattage, ses nuances varient d’une teinte faiblement ambrée à un brun sombre, d’autres couleurs résultant de l’adjonction de pigments végétaux. L’utilisation de la laque ouvre la voie à d’infinies possibilités décoratives, ici combinées à l’argent.