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Le château de Gotha récupère 5 de ses chefs-d’œuvre volés

Publié le , par Baptiste Roelly

Après avoir enduré des ventes forcées, des spoliations de guerre et des vols, le château de Gotha récupère de manière inespérée cinq chefs-d’œuvre dérobés en 1979. Et retrouve un peu de son éclat passé.

Maître du Livre de Raison (ou Maître du Cabinet d’Amsterdam), Les Amoureux de Gotha,... Le château de Gotha récupère 5 de ses chefs-d’œuvre volés
Maître du Livre de Raison (ou Maître du Cabinet d’Amsterdam), Les Amoureux de Gotha, vers 1480-1485 (détail), Gotha, Stiftung Schloss Friedenstein Gotha.
© Lutz Ebhardt
Imposant palais baroque dressé sur une colline surplombant la ville de Gotha, le château de Friedenstein s’élève au cœur du Land de Thuringe, non loin de Weimar et d’Iéna. Qui se douterait aujourd’hui qu’au XVIII e   siècle, la ville et ses ducs furent des références incontournables pour l’aristocratie européenne  ? Dès 1785, Justus Perthes y édite annuellement le célèbre almanach de Gotha, détaillant la généalogie des principales familles souveraines, princières ou ducales d’Europe. Sa publication s’arrête lorsque l’armée Rouge détruit les archives de l’éditeur en 1944, mais l’expression est restée  : « faire partie du Gotha ». Autre trace aujourd’hui effacée, le mariage d’Albert avec la reine Victoria installe la maison de Saxe-Cobourg-Gotha sur le trône britannique en 1840. Si un violent sentiment antigermanique ne s’était pas fait jour en Angleterre durant la Première Guerre mondiale, la famille royale n’aurait pas eu besoin d’adopter le nom plus british de Windsor, et la mention de Gotha serait toujours accolée à la titulature de la reine Elizabeth  II.   Frans Hals , Portrait d’un jeune homme , vers 1623-1630, huile sur toile contrecollée sur panneau, 64  x  52  cm (détail), Gotha, Stiftung Schloss Friedenstein Gotha. © Lutz Ebhardt Cosmos baroque et Gotha européen Le duché de Gotha est créé en 1640, alors que la guerre de Trente Ans fait rage. Souhaitant y disposer d’une résidence digne de son rang, Ernest  I er dit « le Pieux » y fait édifier le château de Friedenstein, et débute une collection obéissant au principe des cabinets de curiosités  : joindre les créations de l’homme à celles de la nature…
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