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Le charme discret du maharajah

Publié le , par Jean-Louis Gaillemin

Depuis la vente d’une partie de son mobilier en 1980, le Manik Bagh, palais d’Indore créé par Yeshwant Rao Holkar II en 1930, était devenu un mythe. Avec «Moderne Maharajah», Raphaëlle Billé et Louise Curtis exposent un des derniers grands mécènes de l’entre-deux-guerres.

Bernard Boutet de Monvel, S. A. le maharajah d’Indore, 1929, huile sur toile, 194,5... Le charme discret du maharajah
Bernard Boutet de Monvel, S. A. le maharajah d’Indore, 1929, huile sur toile, 194,5 x 116,5 cm, Collection Al Thani.
Rieur, élégant, facétieux, mystérieux, le jeune couple adopte des poses qui bousculent le portrait traditionnel. Dans l’ombre, leurs visages semblent fascinés par les contours magiques d’un cristal lumineux. Là, c’est elle qui joue les devineresses devant un graal en métal argenté aux torsions spiralées, objets de la maison Desny. Man Ray, qui a déjà célébré les charmes mystérieux de la modernité pour Charles et Marie-Laure de Noailles, dans leur maison de Hyères, met en scène le nouveau couple moderne qui enchante Paris, New  York et bientôt Hollywood  : le maharaja et la maharani d’Indore. Bernard Boutet de Montvel les a peints à l’occidentale, lui en habit, elle en robe du soir, et tout New  York s’est rué à la galerie Wildenstein pour admirer deux nouveaux portraits où ils ont posé en tenue orientale  : « Incroyable succès de mes deux toiles, surtout le maharaja […] je ne vois que des personnes délirantes. » C’est par l’intermédiaire du collectionneur, esthète et écrivain Henri-Pierre Roché, rencontré lors de ses études à Oxford, que le prince a fait la connaissance de Boutet de Montvel et de Man Ray. Introduit, toujours par l’auteur de Jules et Jim , dans l’atelier de Brancusi, le prince lui achète les trois « oiseaux dans…
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