*Le couvercle s’est ouvert et a libéré l’oiseau chanteur. Trop heureux, celui-ci ne s’est pas fait prier : il a secoué ses plumes, tourné sur lui-même, remué ses ailes et ouvert le bec, bref, s’est mis en condition pour pousser son chant mélodieux, honoré aussitôt d’une enchère de 59 972 €. Ce résultat atteste une nouvelle fois de l’intérêt pour les petites boîtes à musique, ces charmants objets dont les artisans suisses se sont fait une spécialité au XIXe siècle notamment le Genevois Charles-Abraham Bruguier (1788-1862). Quelques numéros plus loin, un autre modèle, en écaille celui-là, recevait 16 588 €. Le premier disposait de tous les atouts pour s’envoler aussi haut. Le volatile, au plumage d’un grand rendu naturaliste, était en effet inséré dans une précieuse cage en or, entièrement émaillée et entourée de demi-perles fines. La boîte est un petit objet de vitrine ou de sac qui a inspiré les créateurs : une poignée de centimètres cubes, un espace d’une grande exigence donc, requérant autant d’attention que de minutie, mais offrant aussi un vaste champ des possibles. Lors du même après-midi, une autre petite pièce répondant aux mêmes critères de préciosité séduisait les collectionneurs. Il s’agissait d’une boîte à poudre ronde en émail noir sur or, ornée d’un motif chinois. La maison Cartier l’a conçue dans les années 1925-1929 avec le raffinement qui la définit. Accompagnée de son écrin d’époque, elle exhalait 89 320 €.