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Le «mythe Gouthière»

Publié le , par Carole Blumenfeld

L’étude des bronzes dorés du XVIIIe siècle, célébrés ce printemps au musée des Arts décoratifs, est en pleine révolution.

Girandole (détail), The Frick Collection, New York. Le «mythe Gouthière»
Girandole (détail), The Frick Collection, New York.
Avec nostalgie, Élisabeth Vigée-Le Brun décrit, dans ses Souvenirs , l’effet que produisaient les bronzes de Gouthière dans le pavillon de Madame du Barry à Louveciennes : «Si renommé pour le goût et la richesse de ses ornements. (…) les cheminées, les portes, tout était du travail le plus précieux ; les serrures même pouvaient être admirées comme des chefs-d’œuvre d’orfèvrerie…  » Fragonard avait espéré recevoir 20 000 livres pour ses célèbres panneaux, finalement refusés. Vien fut payé 16 000 livres pour les quatre tableaux destinés à les remplacer, et la même somme fut demandée par Pierre Gouthière (1732-1813) pour les ornements d’une seule de ses cheminées ainsi que des poignées de portes et de fenêtres. Aujourd’hui, les Progrès de l’amour de Fragonard sont l’une des gloires de la Frick Collection. Les bronzes dorés, quintessence du luxe de la fin du XVIII e  siècle, sont au contraire l’un des domaines les moins étudiés des arts décoratifs, et l’un de ceux pour lesquels il est le plus difficile d’exercer son œil. Si l’ouvrage de Pierre Verlet ( Les Bronzes dorés français du XVIII e  siècle , Picard, 1987) reste la référence, le livre qui accompagne les expositions «Pierre Gouthière» devrait permettre de faire évoluer les lignes. Christian Baulez y présente un florilège de détails inédits sur sa personnalité,…
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