Sheila Hicks s’affirme comme l’héritière de l’esprit moderniste qui animait le Bauhaus, pour lequel il ne devait pas y avoir de séparation entre beaux-arts et design. De là son travail, qui convoque à la fois recherche plasticienne et savoir-faire traditionnel. Tel celui de la tapisserie, que fêtait tout particulièrement une vacation à Guéret. Au cœur de cette vente vouée en grande partie à l’art des lissiers, une œuvre, réalisée d’après un carton de la plasticienne, d’origine américaine et désormais parisienne, faisait l’unanimité, enregistrant la somme de 25 200 €. Elle avait été tissée à Aubusson, haut lieu de la création contemporaine. Dans les années 1980, Sheila Hicks, était une familière des ateliers de tissage de la ville, en particulier de celui de Philippe Hecquet qui a repris la manufacture Hamot en 1984, et a attiré des artistes contemporains de renommée internationale. À un moment où la tapisserie et l’art textile n’étaient plus au goût du jour, il a ainsi relancé et actualisé ce fleuron français. Autre rénovateur, en son temps, de l’art de la tapisserie : Jean Lurçat. Œuvre militante en accord avec la pensée de son auteur, Avec la France dans les bras est sortie de l’atelier Goubely, le 25 mars 1943, comme l’indique une inscription. Doté de son certificat d’authenticité par Mme Lurçat, et exposé plusieurs fois au musée d’Aubusson de 1981 à 2000, ce morceau d’histoire était à vous pour 5 400 €.