Deux grandes signatures ornaient cette vente de prestige organisée à Mayenne. La première, celle de René Lalique, brillait sur un rare collier articulé en or jaune, ponctué de dix scarabées en verre (voir Gazette n° 5, page 91), vendu pour 60 264 €. Créé vers 1900, ce collier bien connu, car reproduit dans l’ouvrage de référence Lalique par Lalique (Edipop, Lausanne, 1977), s’inspire des bijoux égyptiens des temps pharaoniques, et met en valeur le petit coléoptère sacré. Au XXe siècle, les voici moulés par le célèbre verrier, pressés, dépolis, et arborant une patine brune aux reflets dorés, alternant avec des arceaux gravés, tous centrés d’un cabochon. Quant à l’autre artiste vedette, il s’agissait de Théo Van Rysselberghe, avec deux œuvres de référence. Sa toile Étang à Mariemont brossée en 1925 (voir Gazette n° 5 page 26) s’établissait à 33 480 €, à partir d’une estimation maximale de 20 000 €, et pouvait se prévaloir d’un certificat d’inclusion au catalogue raisonné de l’œuvre par Olivier Bertrand. Rappelons que Mariemont est un domaine royal belge sis dans la province de Hainaut. Si cette peinture affiche une maîtrise parfaite du pointillisme, la Sieste, du même artiste privilégiait plutôt aplats et larges touches. Cette charmante scène d’été, datée «1924», représente une jeune femme sommeillant sur une chaise longue serait-ce Violette Hoffet elle-même, à qui elle fut offerte par le peintre, comme le paysage précédemment évoqué ? Elle trouvait preneur à 7 564 €. La session présentait aussi deux gravures bien connues, en couleur et relatant les conquêtes de l’empereur Qianlong (1777-1781), et plus précisément la victoire et la campagne de Liang Jin Chuan dans le Sichuan. Toutes deux proviennent d’un album de treize planches décrivant scènes de batailles et attaques de fortifications, dans un terrain montagneux, chacune accompagnée d’un poème. On les doit au jésuite allemand, protégé par Qianlong, Ignatius Sichelbarth. Ces deux feuilles d’un ensemble célèbre étaient emportées contre 10 168 €.