Les regards étaient tournés vers un poisson rutilant : il faut dire qu’il s’agit d’un grand classique… en parfait accord avec un décor venu de Nouvelle-Calédonie.
Notre modèle de Carpe d’or a été édité par Artcurial, Paris, à partir de 1987 ; François-Xavier Lalanne l’a imaginé en version déclinée de la Grande carpe, un prototype de table de salon créé en 1972. Ce poisson devenu emblématique de l’art de son auteur, et de la décoration du XXe siècle, connaît toujours le même engouement. L’œuvre présentée ici est naturellement en résine dorée ; signée «Lalanne» et monogrammée «FXL», numérotée (30 x 57 x 12 cm), elle était pêchée pour 58 438 €. Ajoutons encore que l’animal aquatique était passé par le cabinet d’expertise Marc Gaudet-Blavignac, à Genève. Direction la Nouvelle-Calédonie avec une applique de porte de case kanak « Jöpwö » en bois dur à patine brun foncé noir, datant du XIXe siècle (h. 157,5 cm) et qui remportait 22 824 €. Elle pouvait se flatter d’un excellent pedigree, puisque collectée in situ vers 1900 par Armand Victor de Lartigue (1860-1931), officier de la Marine française, et depuis transmise de génération en génération dans sa famille. Les sculptures qui ornent la porte de la grande case, à l’image de ce bel exemple, sont l’évocation des ancêtres tribaux, qui légitiment le pouvoir des vivants. Notre applique arbore un nez puissant, sous un front où se devine le lien en courts chevrons de la cordelette d’une fronde, alors que le regard s’inscrit sous une arcade sourcilière marquée. À noter encore : les deux tiers inférieurs sont ornés en bas relief d’une succession d’entrecroisements savants, représentant le linceul végétal. Quant au percement au sommet, il permettait, à l’aide de lianes, d’attacher l’applique à la panne sablière et aux poteaux. Pour finir, on retrouvait les charmes de la campagne languedocienne, avec le Chemin bordé de genêts, une toile signée par Achille Laugé et datée 1928 ; accompagné d’un certificat de Nicole Tamburini, ce tableau (54 x 73 cm) récoltait 18 125 €.