Une pièce mobilière d’importance était attendue comme le leader de cette vacation consacrée, en partie, à l’ébénisterie des XVIIe et XVIIIe siècles : un bureau en bois de violette, en bois de bout à décor de bouquets. Une fois ouvert, l’abattant dévoile neuf tiroirs plus un secret, tandis que la partie basse est agrémentée de quatre tiroirs sur deux rangées. Son auteur supposé, Dubois (1694-1763), a été reçu maître le 5 septembre 1742, et sera l’ébéniste du roi, élaborant pour une clientèle princière des meubles de style rocaille empreints de fantaisie, avec une spécialité de décors au vernis Martin. Quant au somptueux cabinet sur piétement des environs de 1670 (voir Gazette n° 4, page 83), il attirait 42 560 €. Dans le goût du fameux Pierre Gole, qui en livra de semblables au Roi-Soleil, ce travail français présente une marqueterie de bois teintés, bois de violettes sur fond d’écaille. On y admirait surtout des bouquets de petites fleurs en ivoire, tout comme ces oiseaux perchés entourés de branchages fleuris. Et derrière ses deux portes se découvrait une perspective théâtrale à décor d’un sol à damiers, encadré de motifs de colonnes, et à fond de miroir. Retour au XVIIIe siècle, et plus précisément à l’époque du style Transition, avec une paire de grandes bergères estampillées Jean-Baptiste Boulard, adjugées 18 848 €. Parisien, il obtient sa maîtrise en 1754, se fait rapidement une excellente réputation après l’ouverture de son atelier, rue de Cléry. Il travaille pour la famille royale, et nommé ébéniste du roi en 1777, il devient l’un des meilleurs représentants du style Louis XVI.