Comment L’art africain est-il exposé hors de son contexte originel ? Pour nourrir le débat sur la restitution, la Gazette retrace l’évolution de notre regard à travers les musées d’europe et d’amérique du nord.
Un problème surgit lorsque le musée n’est pas le lieu de l’affirmation de l’identité nationale, mais qu’il est conçu comme un musée des autres, qu’il conserve des objets prélevés ailleurs, s’arroge le droit de parler des autres (ou au nom des autres) et prétend énoncer la vérité sur eux», proclament Bénédicte Savoy et Felwine Sarr dans leur rapport sur la restitution du patrimoine culturel à l’Afrique. Peut-on, dès lors, exposer l’art africain hors d’Afrique sans le pervertir ? Pour André Malraux, les musées «ont imposé au spectateur une relation toute nouvelle avec l’œuvre d’art. Ils ont contribué à délivrer de leur fonction les œuvres d’art qu’ils réunissaient» ( Le Musée imaginaire , 1947). Mais quel rôle ces institutions ont-elles joué dans la réception des œuvres africaines ? Considérés comme des spécimens, à l’instar des collections de minéralogie ou de botanique, les premiers artefacts africains enrichissent, à partir du XIX e siècle, les muséums d’histoire naturelle, telle la collection du général Gallieni, donnée à celui de Toulouse en 1891. En lien avec la vogue des Expositions universelles, Ernest Théodore Hamy ouvre le Muséum ethnographique des missions scientifiques, au Trocadéro, en 1878 .…
com.dsi.gazette.Article : 5595
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