À quelques encablures de Nice se dresse au bord de l’eau cette maison néogrecque unique, qui sort de son assoupissement grâce à l’action du Centre des monuments nationaux.
Théodore Reinach s’est trompé de millénaire et de pays. En pleine Belle Époque, cet érudit ne jure que par la Grèce antique. Hellénisant, archéologue, historien, numismate, professeur au Collège de France, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, ce surdoué finira par concrétiser son amour inconditionnel en édifiant une maison, où il s’est coulé avec délice dans la vie quotidienne d’un Grec fortuné. Aujourd’hui, ce lieu de vie se visite. Posée sur les bords de la Méditerranée, dans la bien nommée station de Beaulieu-sur-Mer, la demeure ressemble à la vigie, au phare d’une culture disparue vers lequel convergent amoureux, nostalgiques et néophytes. Une île grecque à elle seule, une Ithaque vers laquelle on revient encore et toujours, et qui ouvre, comme les hautes fenêtres de ses salons, vers le large, celui de l’imaginaire de toute une époque. Elisabeth d’Autriche, alias «Sissi», avait séjourné à Beaulieu avant l’arrivée de Reinach, et pour sa part choisira Corfou pour faire construire en 1890 son Achilleion… Maison de famille Pour autant, la villa Kérylos «n’est pas qu’un musée mais bien une maison où une famille a vécu», prévient Bernard le Magoarou, administrateur du Centre des monuments nationaux pour le Var et les Alpes-Maritimes.…
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