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La splendeur des Hache en héritage

Publié le , par Philippe Dufour

Quatre générations d’ébénistes pour une production exceptionnelle qui marie qualité et invention, et ne le cède en rien à l’art des grands confrères parisiens ! Bref, de quoi entretenir une cote au beau fixe. Petit tour d’horizon.

Thomas Hache (1664-1747), vers 1715-1750, commode cintrée, marqueterie de fleurs,... La splendeur des Hache en héritage
Thomas Hache (1664-1747), vers 1715-1750, commode cintrée, marqueterie de fleurs, bois indigènes et os, bronzes dorés et laiton, 80 128 65 cm. Lyon, 2 décembre 2017. De Baecque & Associés OVV. Mme Rouge.
Adjugé : 61 250 
En un temps où la grande ébénisterie française du XVIII e   siècle voit son cercle d’admirateurs s’amenuiser, la cote des créations originales de la dynastie des Hache, elle, ne fléchit pas. Bien au contraire, elle affiche même de brillantes victoires, remportées par les pièces d’exception. On le sait, pas moins de quatre ébénistes ont porté ce nom prestigieux… qui ont tous préféré la province à Paris, les trois plus célèbres ayant choisi la place de Grenoble pour exercer leur art. Les origines du clan n’en sont pas pour autant dauphinoises, mais à rechercher du côté de Calais, où voit le jour le maître-ébéniste Noël Hache  (1630-1675). Il entame son tour de France comme compagnon et se marie en  1657 à Toulouse, où il est jalousé pour l’excellence de ses meubles en placage de bois exotiques, un savoir-faire acquis lors de l’étape parisienne. Pour son fils Thomas (1664-1747), l’apprentissage passe aussi par la capitale, sans doute auprès de Pierre Gole, ébéniste du roi, puis par Chambéry, avant une installation définitive à Grenoble  : il y devient en 1701 le maître de l’atelier de feu l’ébéniste Michel Chevallier, son beau-père. La cité est alors placée sous l’autorité du duc Louis d’Orléans, gouverneur du Dauphiné, dont Thomas reçoit en 1721 le brevet d’ébéniste et de garde  ; il saura dès lors développer une large clientèle, tant aristocratique que princière, usant de sa marque «Hache à Grenoble». Son fils unique, Pierre  (1705-1776), se singularise par ses dons, et s’engage à rester compagnon dans l’atelier paternel, afin de ne pas le concurrencer. Et…
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