L’artiste interprète de façon unique, dans le paysage contemporain, la question de la lumière. Elle nous a ouvert les portes de son atelier pour nous initier à ses Matière-Lumière. Un voyage hors du temps.
On l’imaginait plutôt perdu en pleine nature, au cœur de la forêt ou au bord d’une rivière, mais non : l’atelier d’Evi Keller est niché non loin de la place de la République, à Paris, à l’abri de la rumeur de la ville dans une allée privée. La porte à peine franchie, et l’on est propulsé dans une atmosphère atemporelle, face à de monumentaux voiles de «Matière-Lumière» suspendus à des rails, accueilli par une sculpture au blanc maculé, entre gardien des lieux et protecteur de l’artiste ou des œuvres. On s’attendrait presque à ce qu’il s’anime pour nous poser l’énigme du Sphinx de Thèbes, tant il dégage une présence intrigante. Un peu plus loin, la flamme d’une bougie s’agite paisiblement devant un bodhisattva, achevant de nourrir l’ambiance contemplative des lieux, au rythme de musiques du monde. C’est dans cet endroit magistral, baigné de lumière par les grandes baies vitrées, sous une hauteur de plafond de cinq mètres, que l’artiste allemande (née en 1968) travaille. Après des études d’histoire de l’art, de photographie et de graphisme à Munich, Evi Keller s’installe à Paris en 1994. Si elle se consacre pleinement à son art depuis 2000, elle s’est fait véritablement…
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