Une vacation, dédiée aux tableaux anciens et modernes, s’ouvrait sous les bons augures d’une vue très bucolique. Empreint de la sérénité propre à Henri Martin, ce Paysage aux cyprès aux environs de Saint-Cirq-Lapopie magnifiait un petit coin du Lot, cher au maître toulousain. On le sait, le peintre quadragénaire achète en 1900 la maison de Marquayrol, à Labastide-du-Vert, y revient tous les printemps avant de s’y s’installer définitivement jusqu’à sa mort en 1943. Des cyprès, arbres solitaires à la silhouette spectaculaire, Henri Martin en avait justement planté dans sa thébaïde lors de son acquisition. Il aurait peint ceux-ci dans les années 1930-1935, après analyse de la technique de l’œuvre. On peut la rapprocher de la toile reproduite sous le n° 82 dans le catalogue de l’exposition «Henri Martin, études et peintures de chevalet», qui s’était tenue au palais des Arts de Toulouse en 1983. Au cours de la même vente se détachait avec 29 140 € une peinture sur panneau de chêne que l’on attribuait à Jan Massys. Les Quatre Âges de la femme y étaient symbolisés par quatre personnages féminins à différentes étapes de leur vie, dont deux nues pour la jeunesse et la maturité. Spécialiste des représentations mythologiques et allégoriques fort en vogue au milieu du XVIe siècle, Massys semble beaucoup s’inspirer dans la seconde moitié de sa vie, de l’école de Fontainebleau, dans une approche plus moderne, lisse voire glacée… Bien loin, dans tous les cas, de l’atmosphère douce dégagée par la composition suivante : un paysage crépusculaire de Ferdinand Loyen du Puigaudeau, représentant Le Croisic, le Bourg de Batz, levé de lune sur le traict depuis Guérande, brossé en 1906. Pour emporter cette vision très poétique, il fallait avoir prévu 16 740 €. En revanche, le tableau d’Albert Druet Salammbô au festin des mercenaires (voir Gazette n° 11, page 176) n’a pas été vendu.