Gazette Drouot logo print

La Nature dévoilée par Louis-Ernest Barrias

Résultat 457 240 EUR
Publié le , par Anne Doridou-Heim
Vente le 16 décembre 2022 - 13:30 (CET) - Salle 1-7 - Hôtel Drouot - 75009

Un record mondial venait se déposer aux pieds de cette majestueuse œuvre de Louis-Ernest Barrias, sous le regard d’un mystérieux vieillard anciennement attribué à Rembrandt.

Louis-Ernest Barrias (1841-1905), La Nature se dévoilant devant la Science, statue... La Nature dévoilée par Louis-Ernest Barrias
Louis-Ernest Barrias (1841-1905), La Nature se dévoilant devant la Science, statue en marbres de différentes couleurs, onyx d’Algérie, malachite et lapis-lazuli, h. 102 cm, sellette en noyer mouluré et sculpté, h. 114 cm.
Adjugé : 457 240 

Louis-Ernest Barrias est un parfait résumé de la sculpture de la seconde moitié du XIXe siècle car, nourri de références formelles à Michel-Ange et au Bernin, il effectue parfaitement la synthèse entre les courants néoclassiques, romantiques et réalistes. Nombreuses sont ses œuvres déposées dans l’espace public, notamment La Défense de Paris – une statue patriotique érigée en 1883 pour honorer les morts de la guerre de 1870 –, ou sur l’Opéra Garnier. Avec La Nature se dévoilant devant la Science, œuvre monumentale haute de 2 mètres, commandée pour l’escalier d’honneur du Conservatoire des arts et métiers, déplacée en 1903 au musée du Luxembourg et aujourd’hui exposée au musée d’Orsay, il livre une pièce qui entre dans l’histoire de l’art. Elle est en effet réalisée en marbres et onyx d’Algérie, de plusieurs couleurs, et appartient à ce nouveau goût – né de la redécouverte de l’architecture et de la sculpture antiques – pour les sculptures polychromes (en 2018, le musée d’Orsay avait consacré une exposition à ce courant encore méconnu). En 1902, une réplique de mêmes dimensions mais entièrement en marbre blanc est acquise par la faculté de médecine de Bordeaux. Son succès est immense et la maison Susse Frères en édite plusieurs réductions en bronze patiné, les versions les plus luxueuses étant rehaussées d’émail et d’ivoire (voir l'article Femme juive algéroise de Charles Cordier de la Gazette n° 45, page 71). Mais, une seule entièrement en marbres et onyx sera réalisée par Barrias lui-même pour un amateur parisien et, de toute évidence, il s’agit de celle-ci. Une excellente raison pour la porter dans les hauteurs, à 457 240 € exactement, un résultat qui lui offre la première marche du podium du sculpteur (source : Artnet). L’autre surprise venait d’un tableau du à une école hollandaise du XVIIIe siècle – possiblement un suiveur de Rembrandt –, peint sur un panneau de chêne et représentant une Tête de vieillard au béret noir (19,6 16 cm). Estimée quelques milliers d’euros, elle a grimpé à 161 000 € : un beau prix pour un tableau longtemps considéré de la main de Rembrandt et provenant de l’ensemble réuni par un industriel du textile de Lyon, Joseph Gillet (1843-1923), ardent collectionneur qui a légué au musée des beaux-arts de sa ville de nombreuses peintures, dont quelques chefs-d’œuvre signés Ingres, Delacroix, Corot, Courbet ou encore Daumier. Excusez du peu.

Lire les articles liés à la vente
Gazette Drouot
Bienvenue, La Gazette Drouot vous offre 2 articles.
Il vous reste 1 article(s) à lire.
Je m'abonne