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La ligne parfaite selon Gustave Miklos

Publié le , par Philippe Dufour
Vente le 27 mars 2019 - 09:30 (CET) - 136, quai des Chartrons - 33300 Bordeaux

Grand rénovateur de la sculpture moderne, l’artiste d’origine hongroise s’est aussi affirmé comme un merveilleux sculpteur animalier. Aboutissement de ses années de recherches, l’un de ses oiseaux de bronze va bientôt se poser à Bordeaux.

Gustave Miklos (1888-1967), Pigeon, 1958, pièce unique, bronze patiné, signée, datée,cire... La ligne parfaite selon Gustave Miklos
Gustave Miklos (1888-1967), Pigeon, 1958, pièce unique, bronze patiné, signée, datée,cire perdue C. Valsuani, hauteur sans le socle : 39 cm.
Estimation : 50 000/60 000 €

Dès les années 1930, le collectionneur français Jacques André a accompagné le parcours créatif du sculpteur Gustave Miklos, devenant au fil du temps son mécène et ami. Une complicité qui a débuté en 1935, lorsque l’homme d’affaires, alors directeur de la firme pétrolière Standard-Esso, lui obtient la commande de quatre figures monumentales, un projet qui, hélas, ne verra pas le jour. Par la suite, André lui achète plusieurs sculptures animalières, tels un Pélican en bronze en 1945 et, dix ans plus tard, un Cheval de bois. Quant à la commande de ce Pigeon fondu par Valsuani  que l’artiste cisèlera, polira et patinera lui-même , elle date de 1957. Ce n’est pas la première fois que Miklos choisit le volatile : en 1936, il avait déjà exposé au salon de l’Union des artistes modernes un Pigeon voyageur. Là encore, le sujet a été soigneusement étudié par son auteur, car l’on connaît un dessin préparatoire  aujourd’hui dans une collection privée  pour cette sculpture répertoriée dans le catalogue raisonné de l’artiste, établi par Danuta Cichocka. Dans cet ouvrage de référence, sous le numéro S149, on découvre également une pièce unique en plâtre patiné, signée «G. Miklos 58» et représentant ce même Pigeon ; elle fut offerte par son épouse Marie-Louise au musée du Brou, à Bourg-en-Bresse, en 1975. De fait, le bronze aujourd’hui présenté n’était connu que par une photographie ancienne montrant l’artiste ciselant sa surface.
La pièce unique pour credo
Né à Budapest en 1888, Gustave Miklos est initié très tôt, par un père chaudronnier, au travail du métal. Il arrive à Paris le 9 mars 1909, pour y poursuivre ses études d’art ; il s’y fait d’abord remarquer pour ses tableaux cubistes, exposés dans plusieurs manifestations majeures de la décennie, Salon d’automne en tête ou celui des Artistes indépendants. Sa première sculpture en ronde bosse date de 1922, une année charnière à partir de laquelle il ne peindra quasiment plus de toiles. Également émailleur, décorateur, illustrateur et concepteur de reliures, il prête ses talents multiples à d’autres artistes, sans signer ses réalisations ; mais c’est bien à travers la sculpture que son génie s’exprime le mieux, aiguisé par son goût des formes épurées et un certain mysticisme. En 1928, après l’exposition qui révèle Miklos à la galerie de La Renaissance, Jacques Doucet trouvera la bonne définition de son art qui allie des influences contrastées : «J’ai été un des premiers à goûter le charme de votre modernisme byzantin»… À l’exception de deux sculptures  une plaque commémorative éditée par la Monnaie de Paris à deux cents exemplaires, et une Tête de jeune fille fondue à deux exemplaires en 1948 par Rudier , Gustave Miklos n’aimait pas les éditions, leur préférant les fontes uniques, qu’il tenait à finaliser en personne. Un fait assez rare pour être souligné.

bijoux, tableaux, mobilier et objets d'art, automobile
mercredi 27 mars 2019 - 09:30 (CET)
136, quai des Chartrons - 33300 Bordeaux
A.Blanchy | E.Lacombe - Bordeaux Chartrons - Bordeaux Enchères
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