Né à Viarmes dans le Val-d’Oise, Jean Barbault appartient à ce petit groupe atypique d’artistes voyageurs du XVIIIe siècle. En 1747, il se rend à Rome, et y demeure jusqu’à sa mort, quinze ans plus tard. Le peintre s’est affirmé comme le chroniqueur minutieux de la société de la Ville éternelle, de ses membres et de leurs costumes. Le carnaval romain fera aussi l’objet d’une série de tableaux, décrivant les déguisements inspirés par un Orient de rêve, ceux de sultans et sultanes plus ou moins fantaisistes. Au voisinage du Vatican, Barbault dresse aussi des portraits attachants, comme ce Cocher du pape réapparu à Vernon. On en connaît une autre version, conservée au musée de Dijon, mais la nôtre provient de la collection du comte Léon Vandalin Mniszech (vente du 10 mars 1926 à Paris). Décrivant cet acteur méconnu de la cour papale, la composition met en scène un homme perruqué posant de manière aristocratique, et dont les bottes fort hautes trahissent la fonction. La toile appartient à un ensemble de six petits portraits, comprenant également une Fille dotée romaine, aujourd’hui au musée d’Orléans. Une pièce du puzzle qui ne pouvait que faire monter les enchères, closes par un coup de marteau à 21 417 €. On se transportait ensuite fort loin, avec une pièce de mobilier plutôt rare, un authentique lit chinois à baldaquin. Réalisé au XIXe siècle en bois de fer, il était richement sculpté de fleurs et d’oiseaux, tandis qu’un médaillon en marbre agrémentait sa corniche… Un rêve à portée de mains, à condition d’y consacrer la somme de 15 575 €.