Inauguré il y a vingt-cinq ans, ce musée privé est devenu l’un des fleurons de l’offre culturelle toulousaine. Une rencontre inespérée entre un lieu exceptionnel et la collection d’un humaniste du XXe siècle.
À deux pas de la Garonne, il faut franchir un porche monumental pour découvrir l’hôtel d’Assézat, le plus imposant des nombreux hôtels particuliers Renaissance ornant le centre historique de Toulouse. Là, dans la cour, les hautes façades en brique rose et calcaire blond obéissent aux règles architecturales édictées par Vitruve, superposant les trois ordres classiques. Quant à la tour capitulaire, coiffée d’un petit dôme, elle signifie au visiteur la qualité du commanditaire des lieux : le capitoul Pierre d’Assézat. L’homme s’est enrichi grâce au commerce du pastel ( Isatis tinctoria ), une plante dont on tire un colorant bleu, véritable mine d’or pour cette partie du Languedoc… avant l’arrivée de l’indigo américain, qui la ruinera. Pour l’heure, en 1555, Assézat choisit d’édifier une demeure capable d’éclipser celles de ses rivaux avec l’aide de Nicolas Bachelier, le meilleur architecte et sculpteur toulousain de son temps. C’est donc dans cet écrin ciselé que, depuis janvier 1995, un musée hors du commun a pris ses quartiers : la Fondation Bemberg, du nom de son créateur argentin. Né le 30 septembre 1915, Georges Bemberg est issu d’une dynastie d’industriels d’origine allemande, implantés à Buenos Aires depuis le milieu de la décennie 1850. S’il mène…
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