Si la tradition de la faïence à Blois ne remonte pas au XVIIe, ni même au XVIIIe, elle connaît aujourd’hui un succès mérité auprès des collectionneurs de la région, mais aussi d’outre-Atlantique. Cet engouement consacre des vases, pièces et objets utilitaires aux formes et aux décors impressionnants, s’inspirant de la Renaissance. Les emblèmes des grands souverains des XVe et XVIe siècles, comme l’hermine d’Anne de Bretagne ou la salamandre de François Ier figurant sur notre coupe nautile sont accompagnés dans les décors de véritables tableaux de peintres, comme sur le vase sur piédouche réalisé par Adrien Thibault, présenté à cette vente avec une estimation à hauteur de 1 200/1 500 €. La production de la manufacture de Blois s’étend de 1862 à 1953. À l’origine, un homme : Ulysse Besnard (1826-1899). Ce Blésois fait ses premiers pas comme peintre avant de se lancer dans la céramique au début des années 1860. Sa production de pièces inspirées des majoliques italiennes de la Renaissance rencontre bientôt le succès, à une époque où l’historicisme est en vogue. Les amateurs de ce style peuvent ainsi acheter à prix abordable des pièces en bon état. En 1887, Besnard vend son fonds à Émile Balon, son neveu par alliance. Celui-ci, doté d’un grand sens du commerce, diversifiera la production avec des vases inspirés des styles du XVIIIe, à l’image de celui à piédouche également mis en vente ce samedi , reposant sur un piétement rocaille et dont la panse est ornée de deux cartels à fond bleu turquoise, l’un à décor de musique et l’autre de fleurs (2 500/3 000 €).