Ces bronzes de la période archaïque sont les pièces les plus anciennes de cette dispersion d’art asiatique. Inspirés des formes des céramiques néolithiques, ces objets, fabriqués grâce aux innovations techniques des moules à segments, ont connu une longue postérité dans l’art chinois. Précieux car réservés aux offrandes, servant dans les cérémonies et placés dans les tombes, ils contenaient de la nourriture, de l’eau ou de l’alcool, comme c’était le cas pour ces vases gu de l’époque Shang (1570-1045 av. J.-C.). Leur boisson fermentée devait maintenir l’âme du défunt en vie, tandis que les masques de taotie dont ils sont ornés avaient pour mission de repousser les esprits maléfiques. Rares en paire, ils sont attendus autour de 35 000 €. Temps fort de l’après-midi, la dispersion d’une collection constituée depuis le XIXe siècle, sur trois générations, mettra en avant une Guanyin sculptée dans le marbre blanc sous la dynastie Sui (581-618). S’il faudra prévoir quelque 600 000 € pour la vénérer, une centaine de biscuits émaillés sancai et bleu turquoise, datés de la période Kangxi (1661-1722), seront accessibles à partir de quelques centaines d’euros. Fait remarquable, les factures ont été conservées pour ces acquisitions réalisées auprès des plus grands marchands, de 1920 à 1960. Naturalistes, à l’image d’une paire de bitong à décor de bambou, de fleurs de prunus et de branches de pin (2 000/3 000 €), ils figurent également des sujets symboliques, historiques ou religieux.