Un ensemble rare et précieux. Ces quatre volumes de la première édition de la célèbre Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’empire de la Chine devraient passionner plus d’un collectionneur d’ouvrages anciens, mais aussi les amateurs des cultures d’Asie. Considéré comme l’une des premières grandes encyclopédies consacrées à l’empire du Milieu, cet ouvrage est illustré de quinze planches gravées, dont huit doubles et deux dépliantes, décrivant le cortège d’un vice-roi, des obsèques, des plantes, des navires, des monnaies et sceaux, des costumes ou encore le traitement de la soie. On y trouve également sept plans de villes et quarante-trois cartes gravées. Très complète, cette somme, détaillant la géographie des quinze provinces du pays, offre une histoire abrégée de ce dernier et aborde des thèmes variés, à l’image des institutions, de l’industrie, de la littérature, des religions, de la médecine et des sciences en Chine à l’époque. Sans oublier la fabrication de la mystérieuse porcelaine ou l’élevage des vers à soie. Les nombreuses cartes, d’une grande précision, participèrent à la renommée de cette encyclopédie. Parmi elles, celle de la Corée, la première connue, a été réalisée par le père Jean-Baptiste Régis (1663-1737). Celles des provinces de Chine, de Tartarie et du Tibet ont été dressées par Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville (1697-1782). Arrivé sur son sol en 1698, Régis a travaillé durant sept années sur les plans du pays, notamment ceux de la Grande Muraille. Bourguignon d’Anville, lui, ne s’est jamais rendu en Chine mais était un cartographe et géographe réputé. Auteur de pas moins de 211 cartes, il sera nommé à l’Académie des sciences en 1773. Prêtre jésuite, professeur au collège de Paris, Jean-Baptiste Du Halde se reposera en grande partie sur les témoignages des missionnaires de son ordre afin de créer ses Lettres édifiantes et curieuses puis cette encyclopédie, qui demeurera une référence jusqu’au XIXe siècle, et qui connaîtra de nombreuses traductions.