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L’UAM, le crépuscule des modernes ?

Publié le , par Jean-Louis Gaillemin

Née trop tard et dans la douleur, l’Union des artistes modernes n’a pas connu la destinée qu’elle espérait. Une exposition du Centre Pompidou revient, avec plus ou moins de réussite, sur l’origine et les temps forts de sa brève existence.

Le Studio Saint-James, appartement de Jacques Doucet à Neuilly, avec notamment Les... L’UAM, le crépuscule des modernes ?
Le Studio Saint-James, appartement de Jacques Doucet à Neuilly, avec notamment Les Demoiselles d’Avignon, de Picasso, photographié vers 1928-1929.
© Virginia Museum of Fine Arts
L’UAM, une marque ? un parti politique ? un think tank ? Personne en dehors d’historiens spécialisés ne sait aujourd’hui ce qu’a été cette éphémère «Union des artistes modernes», émergeant en 1929 par scission de la Société des artistes décorateurs (fondée en 1904), vivotant pendant deux décennies la crise puis la guerre avant d’être avalée par Formes utiles, l’un de ses rejetons. Aussi la tentation était-elle grande pour Olivier Cinqualbre, Frédéric Migayrou et Anne-Marie Zucchelli, les commissaires de l’exposition du Centre Pompidou consacrée à l’UAM, de faire de cet acronyme transformé pour la com’ en «une aventure moderne» le «Bauhaus français», destiné à faire connaître «l’un des plus amples mouvements de l’histoire de l’art du XX e  siècle». Rien que ça ! Petit problème : tout d’abord, le Bauhaus est une école fondée en 1919 et l’UAM, un simple mouvement corporatiste créé dix ans plus tard, lorsque le modernisme subit des revers. Au Bauhaus, Walter Gropius engage comme enseignants des artistes de toute l’Europe tels Klee, Kandinsky et Itten. Au même moment, la modernité en France connaît sa décennie de gloire sous la houlette du Salon des artistes décorateurs (SAD), du Salon d’automne et de quelques personnalités catalyseurs de la modernité. Parmi elles, Charles de Noailles, qui, après avoir sollicité Mies  van der Rohe et Le Corbusier, fera appel…
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