Placée sous les auspices d’un sage luohan, l’Asie s’expose à Versailles au sein d’une vente traditionnelle.
Quelques œuvres asiatiques intéressantes sont au programme, à l’image de ce luohan, un proche disciple du Bouddha parvenu au Nirvana. Cette statuette chinoise de la période Yuan a valeur d’exemplarité. Hiératique, le saint homme dégage néanmoins une douce sérénité inscrite sur son visage plein esquissant un sourire, les paupières fermées sur un regard intérieur. Il est l’image même de l’idéal bouddhique. Assis en padmâsana, la posture traditionnelle de la méditation, il chasse les énergies négatives de sa main gauche posée sur son pied droit, tendant l’index et l’auriculaire dans le geste karana mudrâ, et repliant ses autres phalanges sur une sphère pouvant être un fruit. Les textes s’accordent à dire qu’il fallut 547 existences à Bouddha avant de pouvoir atteindre la libération de l’Éveil, à l’issue de sa dernière incarnation, au Ve siècle av. J.-C. Abandonnant à la fois à sa première vie princière et sa seconde vie d’ascète, il renonça au monde pour emprunter la voie du Milieu recommandée à ses fidèles, et échapper ainsi au cycle des renaissances. La Chine sera également évoquée par des porcelaines, et par un bel écran formant une vitrine à étagères décalées. Il a été sculpté au XIXe-XXe siècle dans du bois de hongmu, et orné de rinceaux, de coloquintes et de chauves-souris (71 x 75 x 31 cm, 10 000/15 000 €).