À Paris, la Roumanie peut s’enorgueillir de posséder «l’un des plus beaux palais de notre ville». Ainsi l’hôtel de Béhague était-il qualifié, du temps de sa splendeur, par le poète symboliste Henri de Régnier.
En 1939, à la mort de sa propriétaire Martine de Béhague, comtesse de Béarn, le royaume de Roumanie achète l’hôtel particulier de la rue Saint-Dominique pour y transférer son ambassade, sise avenue de Wagram. Le lieu passera du train de vie ultra-mondain que menait la comtesse à l’état de quasi forteresse, bastion du nouvel état communiste jalousement replié sur lui-même. Tout change à nouveau en 1989, avec l’effritement du bloc communiste et la chute de Nicolae Ceausescu. Le palais est restauré, retrouve son lustre et ouvre à nouveau au public pour autant que le permet une ambassade. Il est classé monument historique en 2003. Siège de l’ambassade, il est partagé avec l’institut culturel roumain qui y organise des événements et des manifestations. Mais revenons en arrière, en 1863 plus précisément. Cette année-là, la comtesse Amédée de Béhague, grand-mère de Martine, achète un terrain dans le «village» du Gros-Caillou, terre de maraîchers et d’artisans, que le percement du boulevard de l’Alma (renommé avenue Bosquet en 1864) transforme en beau quartier. Elle y fait construire un hôtel particulier qu’elle veut de style Louis XV, en accord avec ses collections d’art du…
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