Objet de tous les fantasmes, il est le lieu où se dévoile l’univers intime de l’artiste ; depuis la fin du XIXe siècle, il fait aussi rêver les collectionneurs les plus exigeants.
10 000 € frais compris.
Carlos Freire (né en 1945), Francis Bacon dans son atelier de Londres, 1977, tirage argentique contrecollé sur métal, 2000, signé au dos, 122,5 x 80,5 cm.
Paris, Drouot, 6 décembre 2013. Binoche et Giquello SVV. © Carlos Freire
Devant l’atelier de Jean-Léon Gérôme, un petit groupe d’élèves potaches sourit à l’objectif de Gustave Le Gray. Daté de 1848, ce cliché conservé au musée d’Orsay est le premier du genre ; mais il faudra attendre les années 1880 pour que le photographe passe vraiment le seuil de cet antre magique où, sous l’effet d’une mystérieuse alchimie, l’œuvre prend forme et vie. La photographie, qui avait été perçue à ses balbutiements comme une rivale menaçante par les peintres, devient alors leur meilleure alliée en se révélant un formidable outil de promotion. À cette époque déjà, on collectionne les vues d’ateliers, et pour satisfaire une demande grandissante, certains photographes s’en font une spécialité. Edmond Bénard ou Paul Cardon, sous son pseudonyme de Dornac, sont parmi les plus connus. Ces précieuses archives passent régulièrement en vente, et, comme le souligne l’expert Christophe Goeury, «leurs prix raisonnables sont une incitation à commencer une collection». En témoigne un tirage albuminé de James Abbott Whistler, immortalisé par Dornac vers 1890, enlevé à 800 € le 14 novembre 2014 (Tajan SVV). Mais ce n’est qu’avec l’avènement du mouvement pictorialiste que de véritables artistes de la photographie vont frapper à la porte des ateliers. Ainsi le grand Edward Steichen dialogue-t-il avec…
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