Vente le
28 mai 2019 - 14:00 (CEST) -
Salle 5 - Hôtel Drouot - 75009
Des rabots de vannier, des colliers de caprin, des plioirs à dentelle, des casse-noisettes… Pierre Bellemare avait réuni un ensemble d’objets devant lequel il n’a jamais cessé de s’émerveiller
XIXe siècle. Cheval de manège en pin avec traces de polychromie, h. 120, l. 110 cm. Estimation : 900/1 200 €
XIXe siècle. Cheval de manège en pin avec traces de polychromie, h. 120, l. 110 cm. Estimation : 900/1 200 €
Il y a un an presque jour pour jour, le 26 mai 2018, l’homme du Téléachat, des Enquêtes impossibles ou de La Tête et les jambes disparaissait, à l’âge de 88 ans. Technicien quand il fait ses premiers pas à la radio, au début des années 1950, Pierre Bellemare passe bientôt derrière le micro. Sa soixantaine d’émissions a passionné des générations de téléspectateurs et d’auditeurs. C’est à Monpazier, l’une des plus belles bastides du Périgord, qu’il s’était installé il y a une quinzaine d’années, faisant de sa demeure à l’ombre des chênes l’écrin de sa collection d’art populaire. L’homme a longtemps été passionné d’objets de marine. Mais en entrant presque par hasard dans une boutique du Village suisse, à Paris, il est séduit par des outils anciens. Après la mer, la campagne. Le 24 septembre 2000 (Poulain - Le Fur, palais des Congrès), il se sépare de ses maquettes, bateaux en bouteilles, os gravés par des baleiniers réunis durant cinquante années. Il chine désormais tabatières en corozo, étuis à aiguilles, passettes à rubans de dentellières, hachettes à sucre, cuillers à écrémer, palettes à beurre, moules à pain d’épices, aiguilles de moissonneur, étuis en marqueterie de paille et autres marteaux de forestier… Un tour de France des régions françaises, mais surtout un inventaire d’un patrimoine que l’indus-trialisation du XIXesiècle a rendu beaucoup plus rare. Pierre Bellemare était à la tête d’une flottille de plus de quatre cents objets, dont il pouvait parler pendant des heures. «L’usage de la plupart de ces objets est évident. Mais certains restent une interrogation, comme ces deux cuillers reliées par une chaîne et sculptées dans une même pièce de bois», disait-il ; elles aussi prennent le chemin des enchères, estimées 200 à 400 €. Tout comme le seul objet de marine resté invendu en 2000, la maquette du vaisseau le London. Ce travail de ponton probablement exécuté sur commande à un marin français prisonnier des Anglais, à la fin du XVIIIe ou au début du XIXe, figurait à la Biennale des antiquaires, à Paris, en 1982. Les objets ont tous une histoire…
XVIIIe-XIXe siècle. Maquette du vaisseau trois ponts le London armé de cent canons, pont et gréement en os, socle en bois marqueté, incrusté d’os, 38 x 40 x 16 cm (maquette). Estimation : 7 000/10 000 €Cette guirlande de fers à cheval est à la fois la carte de visite et le catalogue de l’artisan… Comptez 500/900 € pour décrocher ce bouquet de saint-Éloi, enseigne d’un maréchal-ferrant français au XIXe. Autour d’un fer principal rayonnent huit autres et un fer de bœuf, sur des hampes agrémentées de cœurs ou de volutes (h. 77, l. 66 cm). L’ensemble repose sur deux serpents à queue fléchée qui permettaient de sceller l’enseigne contre le mur, et d’indiquer que l’artisan était aussi guérisseur… Tout un programme !La présence de cet objet atteste de la générosité de l’homme de radio et de télévision. Sollicité pour participer au financement du voyage d’un groupe d’ophtalmologistes en Afrique, Pierre Bellemare donna le quintuple de la somme qui lui était demandée. Combien recueillera cette bouteille de la Passion (Bohême, fin XIXe, h. 32,5 cm) réalisée dans un verre moulé, ornée d’une Crucifixion en partie haute et d’une mise au tombeau en dessous ? Estimée 300/500 €, elle est complétée de quatre images chromolithographiées de saints personnages, d’une clé cadenassant le goulot et d’une étiquette manuscrite au nom de Franz Scheinoa et datée 1887. 150/250 € sont attendus de ce manche à gigot (h. 14 cm) taillé dans des noix de corozo, assemblées par un filetage, et sculpté en ronde bosse d’un buste d’homme caricaturé. Ce travail breton d’époque XIXe se termine par une vis de serrage ornée d’un visage d’homme portant un chapeau en ivoire. «Chaque objet est un instant du passé qui arrive jusqu’à nous, un instant de vie !», rappelait Pierre Bellemare.La société basque a de tout temps été proche de ses ancêtres. Depuis la fin du XVIesiècle, l’argizaiola a représenté un élément central de la culture de cette belle région française, dans son hommage à ses défunts. Formé des termes argizaia («cire») et ola («planche»), l’argizaiola est un support en bois autour duquel est enroulée la cire qui brûle en souvenir des défunts. La nôtre est en noyer sculpté de palmettes (l. 56,5 cm), d’époque XIXe, provient de la province de Guipuscoa et est espérée à 300/500 €.
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