Alors que les débats font rage autour du chantier de restauration de Notre-Dame, construit-on encore des églises ex nihilo en France ? Éléments de réponse avec deux des plus belles réalisations de ces dernières années.
Brice Piechaczyk, cofondateur du cabinet d’architecture Enia, connaît bien son sujet. Et pour cause : non content d’avoir consacré son projet de fin d’études à l’architecture religieuse, son agence d’une quarantaine de collaborateurs, basée à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a réalisé récemment deux lieux de culte aux lignes résolument contemporaines : l’église des Lilas (Seine-Saint-Denis), livrée en 2011, et celle de Montigny-lès-Cormeilles (Val-d’Oise), consacrée en grande pompe en mai dernier par l’évêque de Pontoise. L’inauguration médiatisée de la cathédrale orthodoxe russe du quai Branly, en 2016, semble avoir donné raison à la célèbre prédiction d’André Malraux : «Le XXI e siècle sera spirituel ou ne sera pas.» Pour Brice Piechaczyk, ce type de projets, somme toute assez rare dans une carrière d’architecte, est d’abord un défi intellectuel qui consiste à «mettre les croyants dans un état de capacité réceptive à la spiritualité». Pourtant, pour donner vie à ces projets véhiculant des valeurs d’humilité propres à tout lieu de culte, les bâtisseurs du XXI e siècle disposent d’un éventail réduit d’outils, se…
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