Ces personnages plus vrais que nature se sont animés pour une session consacrée aux mécaniques ludiques, dont l’art devait culminer vers 1900 avec les grands fabricants français.
L’une de ces figures quasi vivantes, grâce à leur expression réaliste, s’appelait Le Flûtiste éthiopien. C’est un des plus beaux automates créés par le magicien du genre, Gustave Vichy, le plus ancien aussi (réalisé à partir de 1870), et très complexe… Pour 17 400 €, on voyait sa tête en carton pressé effectuer plusieurs mouvements, ses yeux et sa bouche bouger quand il approche sa flûte, avec des animations des trois doigts du milieu pour jouer de l’instrument. En bon état de fonctionnement, le musicien est revêtu de ses habits en partie d’origine (h. 82 cm avec socle). Décrit dans le catalogue de la maison Vichy (« Il semble parler pour annoncer à l’assistance son prochain morceau »), il est aussi référencé dans l’ouvrage L’Âge d’or des automates de Christian Bailly (éd. Ars Mundi, pages 72 et 238). Contre 12 240 € s’animait ensuite L’Oiseleur ou la leçon de chant, un spectaculaire automate d’après un modèle d’Alexandre-Nicolas Théroude ou de Vichy. Son grand musicien (94 cm) joue un air de flûte auquel répond un oiseau perché sur son épaule gauche, suivant un savant mécanisme des doigts de la main gauche, du bras gauche, de la tête, avec animation de la bouche et des paupières. Son mécanisme en bronze et fer est le plus ancien, car il date de la fin du XIXe siècle, le personnage étant postérieur d’une cinquantaine d’années. Avec le piédestal en bois peint façon faux marbre, l’objet mesure au total 186 cm.