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Krøyer, un peintre danois à « l’heure bleue »

Publié le , par Frank Claustrat

« L’heure bleue » est une expression aujourd’hui accolée à l’œuvre du peintre danois Peder Severin Krøyer. Utilisée dans le milieu littéraire des années 1890 avant d’être récupérée par la maison Guerlain en 1912, elle renvoie à un état d’âme autant qu’à un moment particulier.

Peder Severin Krøyer (1851-1909), Autoportrait de Peder Severin Krøyer devant Retour... Krøyer, un peintre danois à « l’heure bleue »
Peder Severin Krøyer (1851-1909), Autoportrait de Peder Severin Krøyer devant Retour de la chasse, 1891, cyanotype, photographie de S.P. Krøyer - Skagen, Skagens Kunstmuseer.
© Art Museums of Skagen
L’ Heure bleue , c’est d’abord le titre d’un roman écrit en 1899 par le poète symboliste français Pierre Guédy (1872-1903). Publié à Paris, ce livre raconte une expérience sentimentale ambivalente, plurielle et universelle, d’ordre à la fois temporel, géographique et mental. Guédy la situe en plein air, au bord de l’eau –sur les rives de la Méditerranée, en Égypte  –, l’été, quand, à la tombée de la nuit, le crépuscule, avec ses lumières de saphir, laisse songeur. « C’est l’heure calme et pesante », précise le poète, où « l’infini de la vie et l’infini de l’amour se confondent éperdument dans le bleu laiteux de l’espace, sous le blanc azuré de la lune ». En bref, le sujet du roman porte sur le mystère de notre être intime. Si « l’heure bleue » est un moment magique qui résulte d’une communion intense avec la nature, on ne peut le réduire à un phénomène lumineux ou atmosphérique, observable sous différentes latitudes. À relire le poète, on jurerait que dans son ouvrage, l’idée de l’heure bleue est née de l’observation des nuits claires de Krøyer (1851-1909), peintes à Skagen, le point le plus septentrional du Danemark, en Jutland. En réalité, elles…
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