Gazette Drouot logo print

Kim Chong-Hak. Vitality

Publié le , par Henri-François Debailleux

«Je suis le peintre des quatre saisons», confie Kim Chong-Hak. Parmi la vingtaine d’œuvres composant cette première présentation de l’artiste dans une galerie parisienne après sa Carte blanche au musée Guimet l’été dernier , la plupart, récentes, évoquent le printemps, comme le suggèrent l’explosion de couleurs et l’éclosion...

Kim Chong-Hak (né en 1937), River, 1987, 195 x 313 cm (détail). Kim Chong-Hak. Vitality
Kim Chong-Hak (né en 1937), River, 1987, 195 313 cm (détail).
Courtesy the artist and Perrotin

«Je suis le peintre des quatre saisons», confie Kim Chong-Hak. Parmi la vingtaine d’œuvres composant cette première présentation de l’artiste dans une galerie parisienne après sa Carte blanche au musée Guimet l’été dernier , la plupart, récentes, évoquent le printemps, comme le suggèrent l’explosion de couleurs et l’éclosion des fleurs qui les animent. Elles témoignent de l’épatante fraîcheur et énergie de ce peintre de 82 ans né en 1937 en Corée du Nord, aujourd’hui installé à Busan, en Corée du Sud qui cherche à rappeler dans son travail la vitalité de la nature, d’où le titre donné à l’exposition. Parallèlement à cette influence hautement revendiquée, l’artiste a toujours rappelé l’importance que sa culture avait dans son art, et notamment les motifs des robes traditionnelles ou des paravents.  Ce qui peut encore surprendre, c’est à quel point Kim Chong-Hak détonne au sens premier du terme, «sortir du ton» par rapport aux artistes coréens de sa génération. Park Seo Bo (né en 1931), Ha Chong-Hyun (né en 1935), Chung Sang-Hwa (né en 1932) et dans une moindre mesure Lee Ufan (né en 1936), l’un de ses amis de longue date, ont en effet pris très tôt le parti de la monochromie. Ils sont d’ailleurs souvent regroupés dans un mouvement intitulé Dansaekhwa, qui signifie «une seule couleur» ou, dans une autre traduction, «le monochrome coréen». Tout l’inverse de ce peintre, donc, qui rompt également avec les gestes réfléchis, précis, ritualisés de ses confrères pour privilégier la spontanéité et la vigueur de la touche, soit directement avec les doigts, soit avec le manche du pinceau pour griffer, biffer la couche appliquée. De Kim Chong-Hak, on pourrait presque dire qu’il est le seul artiste coréen à ressembler à un expressionniste allemand.

Galerie Perrotin,
76, rue de Turenne, Paris 
IIIe, tél. : 01 42 16 79 79.
Jusqu’au 11 mai 2019.
www.perrotin.com
Gazette Drouot
Bienvenue, La Gazette Drouot vous offre 2 articles.
Il vous reste 1 article(s) à lire.
Je m'abonne