Le temps semble suspendu dans ses paysages à la lumière douce, dont le naturalisme se pare d’une atmosphère poétique.
Attendu au plus haut à 6 000 €, ce paysage de Julia Beck suscitait une bataille d’enchères entre cinq amateurs, majoritairement suédois. Finalement décroché à 23 998 €, ce tableau partira donc dans la contrée d’origine de l’artiste, née à Stockholm. C’est là qu’elle a intégré l’Académie des beaux-arts, en 1873. Rejoignant la France en 1878, elle parfait son apprentissage dans les ateliers de Léon Bonnat, Jean-Léon Gérôme et Alfred Stevens. Pour cette paysagiste, qui rejette l’enseignement traditionnel de la peinture au profit d’une pratique en plein air, Jules Bastien-Lepage a été un inspirateur. Définitivement installée en France en 1882, elle réside d’abord à Grez-sur-Loing, près de Barbizon, qui accueille nombre d’artistes suédois et norvégiens. Comme eux, elle succombe au pittoresque du lieu, avant de s’installer à Vaucresson. Ce paysage y a été peint en 1892, dans des couleurs douces caractéristiques de sa manière, les reflets de la lumière dans l’eau trouvant leur écho dans les tonalités argentées du ciel, des troncs et des bâtiments. Depuis un an, et jusqu’en 1928, elle expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts, avec l’Union des femmes peintres et sculpteurs. Cette dernière année, l’État français fait l’acquisition de son tableau Soirée d’avril.